Lettre de Cognard Hanshi, octobre 2023

Les momiji n’ont pas encore commencé à rougeoyer au Japon.

Il fait doux et l’été tarde à s’estomper. Yagyu est toujours aussi belle et, à peine arrivés, tous ont senti à quel point il fait bon vivre ici. Le Masakisaka dojo et sa vibration éternelle, la forêt qui vous prend dans ses bras, la paix qui se dégage du Hotokuji et entre dans le cœur de ceux qui s’en approchent et l’âme de Mieko sensei, flottant avec celles des plus grands samurai de l’histoire du Japon, qui contemple les arrivants.

C’est aussi le début de l’automne au Hombu dojo à Bourg Argental. J’ai ouïe dire qu’il avait plu. Nos arbres doivent s’en réjouir. J’ai la vision du toit ruisselant de l’aikijinja et je suis encore émerveillé par la manière dont votre force intérieure a permis une telle réalisation.

L’automne, c’est le moment de commencer les inscriptions à la Dai Nippon Butoku Kai. Cette année, il faut consolider notre position dans cette organisation de tous les budo au Japon.

Il s’agit de maintenir le Kobayashi Ryu dans la grande histoire des arts martiaux traditionnels et dans l’histoire du Japon.

Le Kobayashi Ryu est le seul Ryu d’aikido reconnu comme art martial traditionnel et il nous faut progresser encore. Je compte sur vous tous, professeurs et assistants, dirigeants des académies et des dojos pour inciter vos élèves et vos membres à entrer dans cette organisation.

Je compte aussi sur tous les membres du shihankai pour créer le noyau solide et participer à cette campagne d’information.

C’est important pour l’école et cela l’est aussi pour chacun d’entre vous. Dès la deuxième année, vous pouvez demander la reconnaissance de votre grade par cette institution, la plus ancienne organisation des budo au Japon, sous l’égide de la famille impériale, école de formation des maîtres professionnels de budo. Vous pouvez aussi accéder au titre samurai, renshi, kyoshi, hanshi, que la DNBK est la seule organisation habilitée à délivrer sous l’autorité de l’Empereur du Japon puisque ce sont des titres de noblesse. Informez-vous !

Soyez attentifs aux courriels qui vous seront adressés par l’équipe dirigée par Jolly Shihan qui vous permettront de vous réinscrire ou de vous inscrire.

La rentrée dans nos dojos a bien commencé et je vous souhaite à tous une formidable pratique comme élève et comme enseignant. Enseigner, c’est d’abord vouloir le bien pour tous, avoir le souhait profondément chevillé au cœur de voir les autres s’élever, se libérer, être heureux.

Je vous redis la manière dont je définis la spiritualité par une simple question : Est-ce que je fais à tous ceux qui m’approchent tout le bien que je peux faire ?

Cette année restera profondément inscrite dans l’histoire du Kobayashi Ryu. Riondet Shihan a souhaité nous rejoindre avec tout son groupe. Il a été un des tout premiers à rencontrer Kobayashi sensei en Europe. Il a séjourné au Japon pour étudier sous sa direction et y a trouvé le bonheur en rencontrant celle qui est devenue son épouse. Ce sont deux personnes qui ont compté pour Kobayashi sensei qui leur vouait une affection particulière. Leur humilité n’a d’égale que leur bonté et ils sont tous deux des exemples pour nous tous.

C’est donc une joie intense pour moi d’accueillir tout le Bu Iku Kan Provence dans notre école Kokusai Aikido Kenshukai. Réservez en toute circonstance le meilleur accueil à tous les élèves de Riondet Jean François et Tomoko Shihan et apprenez de ce sourire dont ils ne se départissent jamais.

Le projet du Dojo Kobayashi au Japon avance. J’ai quelques pistes intéressantes et nous aboutirons peut-être plus vite que nous l’avions envisagé. Nous avons tous ensemble, tout le groupe qui pratique à Yagyu en ce moment, visité un dojo et j’ai entrepris aujourd’hui même des démarches pour essayer de l’acheter. Il y a quelques travaux à y faire mais rien de très important. Créer un Hombu japonais est un point important dans le projet général de redévelopper l’aikido de Kobayashi sensei, sa technique et son esprit, au Japon.

Après les deux stages à Yagyu, je vais commencer une petite tournée dans des dojos dont les enseignants souhaitent nous suivre et participer à ce projet.

Ce dojo, comme le Hombu dojo de Bourg Argental appartiendra à l’école car sans vos dons et votre travail, rien n’aurait été et rien ne sera possible. Professeurs, je vous prie d’informer vos élèves de la manière dont ils peuvent participer à ce projet et adresser un don pour le financer.

Un groupe comme un individu a besoin de se connaitre et de se développer, de s’élever. Il a besoin de kime, force et détermination, et le kime du groupe dépend du ki de chacun, de son énergie et de la force de son esprit.

Plus que jamais, à ce tournant décisif de notre histoire, je compte sur vous tous pour que nous fassions ensemble renaître la fabuleuse pratique de Kobayashi sensei au Japon.

La légende s’écrit jour après jour par les actions et la volonté de chacun ou bien elle s’écrit malgré tout et dans le sang. Faire l’histoire, c’est faire prévaloir la paix.

Je vous remercie.

Cognard Hanshi

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