Lettre Janvier 2021

Avant toute chose, je vous souhaite une très bonne année.

À en croire les médias, les communiqués émanant des autorités, et les bruits de couloirs, la seule alternative qui nous est proposée est la schizophrénie ou la dépression.

J’ai voulu que notre école s’appelle Académie pour empêcher toute confusion avec une organisation de type sportif, Autonome pour écarter toute relation de dépendance. Autonome signifie « qui s’administre lui-même » « qui ne dépend de personne » « qui se gouverne selon ses propres règles ». Cela est absolument vrai en ce qui concerne la technique que nous enseignons, la didactique que nous appliquons, l’esprit de la voie que nous suivons.

Néanmoins, nous ne pouvons pas et ne voulons pas être en désaccord avec les lois du pays dans lequel nous vivons, même quand elles nous paraissent incohérentes, incompréhensibles, contraires au bon sens. L’aikido est la voie qui consiste à s’harmoniser avec ce que l’on ne peut modifier, à trouver de la liberté à l’intérieur des règles auxquelles nous devons obéir.

Après avoir cherché et étudié les décrets en vigueur concernant la pratique sportive, à laquelle nous sommes assimilés à notre corps défendant, des salles de sport, ce que notre dojo n’est pas, j’en suis arrivé à la conclusion que nous sommes dans notre droit quand nous pratiquons à l’extérieur sans limitation de nombre si un enseignant diplômé d’état est présent. C’est la seule possibilité qui nous est offerte.

3A est née en 1982 et aura bientôt 40 ans. Je n’ai pas l’intention de laisser un virus et un conventicule la détruire. Aussi difficile que puisse être les conditions de travail, je veux les affronter en budoka.

C’est pourquoi je ferai les weekend d’EFE et d’autres formation tels que les cycles d’armes, même si les conditions climatiques sont difficiles. Je suis encore capable d’affronter le froid, la pluie, la neige pour faire vivre notre académie, notre pratique, pour ne pas rester à l’arrêt sur notre voie.

Couvre-feu ? Nous avons adapté les horaires pour que même les plus éloignés puissent rentrer à temps.

S’il s’avérait que, parmi les errements d’un système aux abois, un confinement général était à nouveau imposé, nous aviserons. Grâce à l’aide de Paviot Kyoshi, d’Ange Kyoshi et de Paviot Cinzia Shihan, j’ai pu vous adresser des vidéos. Je souhaite qu’elles vous permettent d’intégrer des précisions techniques, les détails qui rendent la technique vraiment efficace, et de réfléchir à la manière d’enseigner. Si vous éprouvez des difficultés dans vos cours pour transmettre certaines actions ou idées, n’hésitez pas à envoyer vos questions à Ange Kyoshi. Nous y répondrons par une vidéo.

Je sais qu’il n’est guère satisfaisant de s’entraîner seul mais, si c’est ce qu’il nous reste, nous devons le faire. Je propose un travail personnel que tous peuvent effectuer quotidiennement. J’imagine que vous n’avez pas forcément beaucoup d’espace et probablement pas de partenaire disponible pour vous exercer. C’est pourquoi je propose un travail solitaire. Je souhaite que vous puissiez élever votre niveau d’énergie, vos capacités psychomotrices et techniques, votre condition physique.

Voici un programme :

  • Faites d’abord le misogi. C’est un rituel de purification qui vous protégera d’une trop grande sensibilité aux annonces calamiteuses récurrentes.
  • Prenez la posture de Ritsuzen avec les bras horizontaux et restez immobile 5 minutes. Cela amènera de l’énergie dans votre bassin et augmentera votre désir d’action.
  • Prenez kiba dachi avec un boken en position jodan (dressé au-dessus de la tête : Jodan : position haute) et restez immobile 5 minutes. Cela vous libérera des injonctions contradictoires et du sentiment d’enfermement.
  • Faites avec le ken cent shomen uchi et cent sayomen (yokomen droit et gauche comme un seul geste) en vous déplaçant, un pas avant un pas arrière ou deux avant deux arrière selon l’espace dont vous disposez.
  • Faites une série d’uke nagashi, de préférence en seiza. Si vous avez trop de difficulté avec le seiza ou un sol inapproprié, faites-les en Ritsuzen. (c’est la posture qu’utilisait les maîtres d’Okinawa pour préparer leurs guerriers au combat. Ils disaient que celui qui pratiquait ritsuzen régulièrement n’hésitait pas à tuer leurs adversaires). Une centaine de fois serait bien.
  • A présent, faites tsuki, d’abord en seiza puis debout en restant sur place, puis en faisant un déplacement avançant et reculant en fonction de la place dont vous disposez. Travaillez cela au moins cinq minutes. Mais vous pouvez augmenter à volonté.
  • Pour les habitués de Yagyu ou les akamonsha, vous pouvez utiliser les marches croisées. Ceux qui ne savent pas à quoi cela fait référence mais qui voudraient le faire, adressez-vous à un akamonsha.
  • Un retour au calme avec un furi tama en posture de marche du cadeau à l’Empereur.

Ceci dit, je vous attends au hombu dojo. Nous prendrons l’air et pratiquerons avec la plus grande énergie.

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