Lettre avril 2022

Les cerisiers japonais ont fleuri au dojo, même les superbes Yoshino plantés voici un mois par notre fée dévouée Frédérique Bastide.

Yoshino DojoIl m’est bien difficile de jouir de cette éclatante beauté et de ce renouveau du printemps sans avoir un douloureux pincement au cœur en pensant à nos amis et élèves ukrainiens. Le professeur de Kiev, Andrey s’est évidemment engagé dans la défense de son pays et des siens. J’ai reçu une photo de lui, armes à la main. Le contraste entre la paix qui se dégage de cette explosion de fleurs et cette vision d’un homme devant risquer sa vie dans une guerre abjecte est insupportable. Il doit nous inciter à davantage combattre pour les valeurs de l’aikido, à défendre partout et toujours le concept de résolution des conflits sans violence, à faire prévaloir l’harmonie en toute chose, à faire de la vie de chacun, de la vie de tous, la chose la plus précieuse au monde.

Je ne veux pas faire d’angélisme et je suis bien conscient que l’aikido est une goutte d’eau dans un océan où la violence est prépondérante, mais je crois que les idées de notre pratique se répandent et touchent de plus en plus de personnes. J’espère que le bien soit contagieux, que l’espoir du bien le soit tout autant car, au fond, ce qui manque à celui qui veut en découdre, c’est un horizon intérieur. N’arrêtons jamais de faire entendre des paroles de paix, de proposer partout où il y a conflit l’harmonie comme solution efficace.

A gauche Szewczyk sensei, à droite Pavlovich Andrey.

J’espère de toutes mes forces que cette guerre prenne fin et que le plus grand nombre possible de personnes soient épargnées, et que nos élèves, amis et leur famille nous reviennent bientôt. Je pense aussi à nos élèves russes et biélorusses qui sont des personnes merveilleuses, pacifiques, impliquées malgré elles dans ce conflit.

Je leur dis que nous ne les confondrons jamais avec leur dictateur et que notre amitié leur est conservée, imprescriptible.

Tout cela me renforce dans l’idée qu’il faut laisser des signes, ériger des symboles pour que la contagion du respect de tous prenne, qu’elle se propage et traverse les générations.

Les travaux du dojo ont considérablement avancé. Les engagements pris seront respectés. L’aikijinja sera prêt et la cérémonie de présentation aura lieu.

Votre générosité a été incroyable et je vous remercie au nom de l’école du fond du cœur. Nous avons reçu des dons provenant de pays économiquement défavorisés mais certainement pas défavorisés en matière d’humanité. Ils se reconnaitront et je les remercie infiniment. Nous avons aussi reçu des dons de quelques euros fait par de jeunes adolescents et ceux-ci aussi me touchent profondément. Savoir que nous pouvons compter ainsi sur tant de personnes démontre que la racine est forte et que l’avenir de notre Kobayashi Ryu est assuré. Quand j’ai commencé cette aventure en créant 3A, je rêvais à quelque chose de grand mais vous avez dépassé les limites de mon rêve et je vous en suis reconnaissant. Il m’apparait bien clairement que l’on rêve plus fort et plus grand quand on est nombreux et unis.

Si parmi vous, certains n’ont pas encore pu faire de don pour ce projet, qu’ils sachent qu’il est encore temps et que c’est à présent que nous allons en avoir besoin. Je leur en sais gré par avance.

Le calendrier des travaux et des stages semble s’être mis au galop. Voyez les informations annexées.

En juin, l’habillage de l’intérieur de l’aikijinja commencera. Ce sera un grand moment. Il y aura bien sûr des aménagements à faire aux abords et là aussi, je sais que nous pourrons compter sur vos bras.

Il n’existe aucune école, association ou fédération d’aikido qui a édifié un dojo tel que le nôtre. Vous pouvez en être fiers autant que je le suis. C’est et cela restera la partie visible de notre œuvre.

Yoroshiku onegai shimasu.

Cognard Hanshi.

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